Pour Perrine Mornay
et cette main cache
s’approche
veut toucher
la surface
quelle est-elle
cette main
quelle est-elle
surface
veut cacher
ce visage
non pas
veut toucher
seulement
la surface
reflétant
le visage
sombre
le visage
quoi
du visage
sombre
quoi
s’en efface
quoi
de la main
son reflet
s’en approche
se cache
et se tend
cette main
à l’horizon
de son bras
cette main
là tendue
cette main
à l’horizon du bras
là ce corps
suspendu
vacillant
quel est
cet espace
où se tient
mon corps
entends-tu
ma voix
cette main
tendue
cette voix
entendue
qui fait
que je tiens
ici
qui fait
le suspens
ici
de ma voix
tenue
ténue
qui fait
de moi
dans quel vacillement
qui fait
de moi
dans quel obscur où je m’efface
qui fait
de moi
que je tiens
sans aller
brisant
le mouvement
ici
je viens
chaque pas chaque phrase m’ébranlant jusqu’aux assises inconnues dedans
ici
sombre
quoi
s’en efface
quoi
de la main
son reflet
s’en approche
se cache
et se tend
cette main
à l’horizon
de son bras
cette main
là tendue
cette main
à l’horizon du bras
là ce corps
suspendu
vacillant
quel est
cet espace
où se tient
mon corps
entends-tu
ma voix
cette main
tendue
cette voix
entendue
qui fait
que je tiens
ici
qui fait
le suspens
ici
de ma voix
tenue
ténue
qui fait
de moi
dans quel vacillement
qui fait
de moi
dans quel obscur où je m’efface
qui fait
de moi
que je tiens
sans aller
brisant
le mouvement
ici
je viens
chaque pas chaque phrase m’ébranlant jusqu’aux assises inconnues dedans
ici
je viens
à
qui
je
parle
terre infinie
souterrains
quoi
sous mes pieds
quoi
sous ma peau
mes yeux
ne savent
de moi
mes yeux
ne savent
du monde
en voir quoi
la terre tremble
est-ce que je ne tremble pas
la terre tremble
est-ce que je vais le dire
le mot
le mouvement
le tracer
sans trembler
la terre tremble
est-ce que je ne tremble pas
est-ce que je vais le vivre
enfin
l’instant seul
qui me ferait
l’instant seul
qui me fera
qui
sinon moi
mes pas
chacun
de mes pas
la terre tremble
et mes yeux
ne savent du loin voir cela que seul un déplacement de tout mon corps
seul
un déplacement
de tout mon être
ferait
qu’il n’y aurait plus à voir
ferait
qu’il n’y aurait plus à venir
mais
seulement
quel est ce flou
quel est
ce souffle
quelle est
cette opacité
sombre
dans laquelle
ici
mon visage s’anime
fuite
retournement
suite
respiration
je suis
là
dans l’infondé
seul
fondé
par moi seul
je suis
le jour
où
cesse le flou
je suis
le jour
où
stable
s’installe
le jour
stable
l’instant
de ma seule mort
je suis
et
je tremble
[2005]
...
